Malgré quelques disparités, l'année 2019 a été bonne pour les PME françaises

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24 janv. 2020 Théophile Robert 1196 vues

D'après l'INSEE (chiffres de 2018), la PME représentait en France 1 391 milliards d'euros de chiffre d'affaires, plus de 4 millions d'entreprises, soit plus de 99 % des entreprises en France, 3,7 millions de salariés, 691 000 entreprises créées en 2018... Mais que disent les chiffres de ces entreprises françaises de moins de 500 salariés ? Ils prêtent plutôt à l'optimisme !

Les chiffres d'affaires, l'opinion, les emplois et l'embauche sont au beau fixe

Pour nous en dire un peu plus sur la PME en France, Le Lab a réalisé la 70e édition de son enquête de conjoncture pour Bpifrance. Elle concerne quelques 37 000 entreprises entre 1 et 249 salariés, de mi-novembre à début décembre. L'échantillon est constitué de 4 292 réponses.

Et que nous dit cette enquête ? Tout d'abord, que le chiffre d'affaires des PME accuse d'une belle hausse de 3,8 % en 2019. Le solde d'opinion sur cette évolution des chiffres d'affaires est stable sur un an, à + 25. Son niveau est très largement supérieur à sa moyenne de long terme (+ 17). Les dirigeants des PME ont en conséquences rehaussé leurs prévisions : la croissance anticipée de leur chiffre d'affaires en 2019 n'était « que » de 2,7 % au précédent mois de mai.

Côté emploi, les résultats sont encourageants ! Les embauches ont été plus nombreuses en 2019, surtout pour les PME de plus petit format et tournées vers le marché domestique. Le solde d'opinion sur l'évolution de l'emploi gagne 3 (+ 19) points et atteint son plus haut niveau depuis 2001. « L'accélération des embauches signalée par les PME est cohérente avec la croissance soutenue de l’emploi observée en France depuis le début de l’année. Celle-ci pourrait en partie s’expliquer par la transformation du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse de cotisations sociales au 1er janvier 2019, qui a permis une baisse du coût du travail. Les difficultés de recrutement demeurent néanmoins élevées, avec près de la moitié des chefs d'entreprises qui déclarent rencontrer beaucoup de difficultés à recruter », peut-on trouver dans l'enquête.

Le marché domestique donne de meilleurs résultats que l'international pour la PME

Il faut néanmoins modérer ce propos, car les disparités sont grandes entre les secteurs. À l'approche des élections municipales, le secteur de la construction a par exemple été fortement stimulé par d'importantes injections de fonds publics. Mais des secteurs tels que l'industrie et les transports ont été ralentis dans leurs embauches. En outre, le solde d'opinion sur l'activité des PME non-exportatrices est en progrès (+ 4), tandis qu'il baisse pour les exportateurs (- 11 points, à + 25).

Des investissements et trésoreries en bonne santé

Le bilan est positif pour les investissements. 52 % de l'échantillon affirme avoir investi ou prévoir des investissements d'ici la fin de l'année 2020. C'est moins que l'an dernier (57 %), mais le score reste tout à fait honorable. Le solde d'opinion sur les investissements est lui aussi stable et supérieur à sa moyenne de long terme (+ 7). 51 % des PME interrogées déclarent tout de même que la faiblesse de la demande constitue le principale frein à l'investissement.

Et ce dynamisme en investissements peut s'expliquer par une trésorerie toujours plus abondante pour les PME. Le solde d'opinion est à -3, mais en hausse de 5 points par rapport à 2018. De surcroît, l'accès au crédit d'investissement est devenu plus aisé : seules 10 % des PME signalent des difficultés à l'obtention d'un tel prêt.

D'un point de vue géographique, l'enquête démontre une croissance supérieure à 5 % pour les PME du Centre-Val de Loire et de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Des récessions sont néanmoins constatables pour les Hauts-de-France et la Bourgogne-France-Comté.

Les augures sont favorables et la disposition optimiste pour 2020

La croissance attendue pour les PME en 2020 est d'à peu près 1 %. L'emploi pourrait perdre en vigueur avec un solde d'opinion sur l'activité à + 24 et à +19 sur l'embauche.

Côté secteurs, les prévisions sont à l'optimisme pour le tourisme (8 points sur un an), pour les transports, la construction et les services. Elles sont cependant plus mitigées pour le commerce et l'industrie. « Les PME de l’industrie, et plus particulièrement celles qui exportent, continuent de corriger leurs anticipations d’activité et d’embauches, dans un contexte international toujours entouré d’incertitudes, notamment vis-à-vis de la politique commerciale américaine, de la croissance des pays européens voisins (Allemagne en particulier) et des négociations autour de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne », indique l'enquête.

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